Quand je suis en train de travailler, j’ai souvent le sentiment d’écrire un poème.
Un poème qui ne s’arrêterait jamais
Qu’il s’agisse de peinture, de sculpture ou d’écriture, je recherche le geste direct, à la fois méditatif et pulsionnel.
Je tente de bannir toute intervention du mental, de privilégier l’acte spontané, la sincérité, sans référence consciente aux modes et autres tendances.
Ce sont, pour moi, les conditions de l’authenticité.
« M’inscrire dans tel ou tel mouvement, surfer sur les tendances
du moment, chercher à plaire, me semble futile et inintéressant,
stérile et pas très honnête.
Il me faut assumer ces choix. Ce n’est pas toujours facile. »
Mon travail est essentiellement influencé par ce qui touche à la vie dans son intemporalité, par ce passage du temps qui nous façonne.
Quand l’instant n’a de sens que comme résultat de tout ce qui le précède, depuis la nuit des temps.
Je serais un promeneur, un glaneur, un passeur peut-être. Passeur de l’indicible et de l’invisible, je le souhaiterais.
J’aimerais que mon travail entre en résonance avec ce que nous portons en nous d’authentique et d’originel.
Loin du bruit.
L’évolution de ma pratique artistique, je la vois comme un chemin, un cheminement, une aventure sensible.
Notre époque de zapping omniprésent nous pousserait à chercher la nouveauté pour la nouveauté. Une fuite en avant, une peur du vide auxquelles le monde de l’art n’échappe pas. Cela se traduit par une pression forte dont j’essaye de faire abstraction.
Je n’ai pas envie de participer à cette foire-là, c’est très clair pour moi.
L’évolution de mon travail n’est jamais que l’enchaînement de pas nouveaux sur le chemin. Une marche, une démarche, une recherche aussi.
« Tenter d’atteindre l’essentiel, dans sa simplicité, son humilité,
son authenticité.
Tenter de toucher du doigt ma propre authenticité. »
Parce que la vie est mouvement, j’ai besoin, dans la continuité, de voir avancer mon travail, de chercher, d’essayer, de laisser de nouvelles traces sur les murs.
Chaque nouveau pas, c’est comme traverser un gué. Ce n’est pas toujours confortable, que ce soit pour moi ou ceux qui me suivent (galeristes, collectionneurs, amateurs, …), mais la répétition m’effraye et m’assèche.
Dès que je commence à retrouver des réflexes, des automatismes, quand la surprise et la découverte ne sont plus au rendez-vous … Il faut que je m’échappe, quitte à revenir ultérieurement. C’est l’une des raisons pour laquelle je travaille en séries, passant de l’une à l’autre.
L’ensemble de mon travail intègre donc aussi bien la sculpture, que la peinture, le dessin ou l’écriture.
Parce qu’issue d’un même creuset, cette diversité est toute relative et relève, au final, d’une même démarche globale et cohérente.
La pratique de disciplines aussi différentes, me permet de trouver une forme d’équilibre, de marcher sur mes deux jambes.
Pour moi, elles se complètent, se nourrissent, et font valser les étiquettes !
Je suis installé en Picardie, France
Mes œuvres sont présentes dans de nombreuses collections privées (Europe, Afrique du Sud, Canada, USA, Singapour, Moyen Orient…).